Dans son rapport annuel sur la mortalité infantile dans le monde, l’ONG Save The Children dit que plus d’un million d’enfants meurent chaque année au cours du premier jour de leur vie. La majorité de ces bébés naissent dans des conditions précaires, avec souvent des mères qui accouchent sans aide, dans les régions les plus pauvres et les plus reculées du monde.

Selon les auteurs de cette nouvelle étude majeure sur le sujet, une action urgente est absolument nécessaire afin de mettre fin à cette situation «navrante et inacceptable».

Ce nombre impressionnant de morts prématurés peut être réduit de moitié, grâce, notamment, à des soins de santé dispensés par des sages-femmes disponibles, en nombre suffisant et sur la base d’une vraie prise en charge publique (respect du sacro-saint principe de la gratuité) de la pédiatrie.

Des solutions à portée de main

La plupart des bébés meurent dans les 24 heures, à la suite de complications obstétricales, de pénurie de main-d’œuvre et d’infection prolongée. Il s’agit, selon l’ONG, de défaillances dont les traitements sont à portée de main et donc de morts « évitables ».

Malheureusement, 40 millions de femmes ne reçoivent pas de soutien médical qualifié au cours de leur accouchement. Deux millions de mères interrogées ont dit avoir donné naissance toutes seules.

Le Directeur de Save the Children, Justin Forsyth, a déclaré que ces chiffres sont «criminels» et les solutions bien connues. «Le premier jour de la vie d’un enfant est le plus dangereux et trop de mères accouchent à même le sol dans leur maison ou dans la brousse, sans aucune aide de sauvetage. Nous avons recueilli des témoignages horribles, des histoires d’horreur, à propos des mères marchant à pied pendant des heures, pendant le travail, pour trouver une aide salvatrice. Très souvent, ces histoires se terminent en tragédie » a-t-il dit.

En plus des un million de décès pendant le premier jour de la naissance, le rapport révèle que 1,2 millions de bébés succombent au cours du travail d’accouchement. En 2012, ce sont 2,9 millions de décès qui sont survenus dans les quatre premières semaines de vie, soit deux à cinq décès d’enfants par jour.

En dépit des progrès notable sur le plan international, qui a vu la mortalité infantile diminuer de moitié durant la dernière décennie, 18 000 enfants de moins de cinq ans meurent encore chaque année, pour la plupart de maladies évitables.

Les objectifs du Millénaire

Réduire le nombre des fausses couches ou de mort-nés est considéré comme crucial pour atteindre les objectifs du Millénaire du développement. Mais le temps est compté et il est à craindre que les progrès vers la réalisation des objectifs soient au point mort. Il faut donc plus d’effort et plus de charité venant des politiciens, des philanthropes et tous ceux qui exercent dans le secteur médical et pharmaceutique. La réalisation du projet implique que les gouvernements promettent de lutter contre les décès néonatals et veiller à ce que chaque naissance soit assistée par un agent de santé qualifié d’ici 2025.

Le rapport de Save The Children recommande aussi que les pays en développement élève leur budget consacré à la santé au montant minimum arrêté par l’Organisation mondiale de la Santé, soit 5 euros (3 300 francs CFA) par personne et de supprimer tous les frais de maternité et les soins du nouveau-né. Les compagnies pharmaceutiques sont également invitées à développer de nouveaux produits accessibles aux familles les plus pauvres du monde.

Les techniques de prévention

Les experts disent qu’il y a un certain nombre de techniques simples qui pourraient réduire rapidement le nombre de morts prématurés. Les injections de corticoïdes administrés à une mère en travail prématuré peuvent aider au développement des poumons d’un bébé et lui donner une plus grande chance de survie.

La technique dite « les soins du kangourou » par lequel les enfants sont gardés au chaud au contact physique (peau à peau) avec leurs mères, permet de garder les nouveau-nés vivants en l’absence d’incubateurs.

Un gel antiseptique appliqué au cordon ombilical coupé permettra également de réduire considérablement l’incidence de l’infection mortelle.

Parmi les facteurs de décès infantiles au premier jour de la naissance, le rapport note le faible poids du bébé, lié aux mauvais soins et nutrition reçus par la mère pendant la grossesse.

Malgré les progrès accomplis dans le sens de la réduction de la mortalité infantile, le rapport conclu dans ces termes: «L’ampleur et l’inégalité de la mortalité des nouveau-nés doivent être abordées de plus près. Les changements progressifs s’avèrent insuffisants pour mettre fin à tous les décès maternels qui ne sont pas une fatalité ».

Un porte-parole d’une organisation œuvrant dans le même sens de Save Children a salué le rapport en insistant sur le fait que : « Veiller à ce que plus de bébés naissent en toute sécurité et avec des soins médicaux appropriés est un des objectifs du millénaire »

Notis©2014

Sources: »Ending Newborn Death » par Save The Children