Les femmes et les hommes qui travaillent plus de 48 heures par semaine peuvent développer une liaison dangereuse avec l’alcool, avertissent des experts. Une consommation « à risque » d’alcool correspond à plus de 14 boissons alcoolisées par semaine pour une femme et plus de 21 pour un homme. Elle augmente le risque de maladie du foie, le cancer, les maladies cardiovasculaires et d’autres problèmes de santé mentale, note les auteurs. C’est donc à juste titre qu’une directive européenne (texte fixant des objectifs à atteindre par les Etats membres) sur la durée du temps de travail accorde aux travailleurs le droit de ne pas travailler plus de 48 heures par semaine, heures supplémentaires comprises.
Malheureusement, cette directive n’a aucune prise sur le terrain, car une vaste étendue de la main-d’œuvre -pour causes de promotion et d’augmentation de salaire- accepte volontiers de travailler largement au-delà du temps raisonnable.
Il est acquis que quelques verres de vin en fin de la semaine peuvent aider à soulager le stress et insuffler un nouveau souffle. On sait également que la consommation dangereuse d’alcool est généralement liée à des difficultés en milieu de travail. En outre, la consommation abusive d’alcool augmente la durée des congés-maladies et les mauvaises performances professionnelles.
Après l’analyse du comportement de 333 693 salariés à travers 14 pays (l’Allemagne, l’Australie, la Belgique le Canada, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Finlande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, la Suède, et Taïwan), une équipe internationale de chercheurs a constaté que les heures de travail plus longues augmente la probabilité d’une consommation d’alcool plus élevé d’environ 11%.
Les données individuelles montrent que les personnes qui travaillent de 49 à 54 heures par semaine, ou celles dont le travail hebdomadaire s’étend sur 55 heures ou plus, ont un risque accru du même ordre (13% et 12% respectivement) d’abuser de l’alcool, par comparaison à des employés travaillant 35 à 40 heures par semaine.
Dans son éditorial introductif, le Professeur, Cassandra Okechukwu, a affirmé : « une personne qui travaille est censée consommer moins d’alcool et avoir plus de chance de guérir d’une addiction que quelqu’un qui est au chômage. Néanmoins le risque d’alcoolisme sur le lieu du travail doit être pris au sérieux ». Selon elle, le milieu du travail est un cadre d’autant plus important pour la prévention de l’abus d’alcool, qu’une large partie de la population adulte y passe la majeure partie de sa vie. Ces résultats pourraient donner un nouvel élan à une nouvelle réglementation du temps de travail, pour raison de la santé publique, a-t-elle ajouté en évoquant «la pression croissante» qui tend à étendre la durée des heures de travail.
Notis©2015
Sources: Long working hours and alcohol use