Même si les prix du cacao augmentent, les agriculteurs ne profitent pas de leur juste part. Par exemple, les producteurs en Afrique occidentale ne perçoivent que seulement 3,5% à 6,4% de la valeur finale d’une barre de chocolat, selon le pourcentage de teneur en cacao. En revanche, les fabricants ont vu leur part passée de 56% à 70%, depuis 1981. Quant aux détaillants, leur part dans les recettes est passée de 12% à 17%, sur la même période.
Comme les prix de la nourriture et d’autres frais de la vie augmentent, de nombreux producteurs de cacao sont à l’abandon. Leurs enfants ne voient pas d’avenir dans le cacao et se tournent vers la production de caoutchouc ou d’autre cultures plus rentables ou encore se dirigent vers les villes dans l’espoir de trouver là-bas une vie meilleure. En conséquence, l’âge moyen des producteurs de cacao en Afrique de l’Ouest est plafonné à 50 ans.
Cette paupérisation et pénurie de la main d’œuvre est une menace grave, une préoccupation majeure pour toute l’industrie. Quant à la viabilité à long terme de la chaîne d’approvisionnement, l’équation est simple: pas de producteurs de cacao = pas de tablettes de chocolat !
Devant ce tableau sombre, plusieurs de sociétés sentant la menace planée sur leur fortune colossale faite sur le dos des pauvres paysans, se réveillent enfin, prônant l’introduction de plus d’équité dans le commerce mondiale. C’est peut-être trop tard, car plusieurs pays comme le Brésil ont entamé une transition vers d’autres modèles de production agricole.