Les « impressions »
« L’album Perdu » a été enregistré au Rudy Van Gelder Studio, dans le New Jersey, le 6 mars 1963. Deux jours plus tôt, M. Tyner avait enregistré « Nights of Ballads and Blues ». Le 08 mars 1963, le quartet de Coltrane – qui était au milieu d’une course poursuite de deux semaines au « Birdland », club de jazz mythique à Manhattan (New York) – est retourné au studio avec Hartman, un crooner baryton, pour enregistrer un album, qui est devenu un classique du genre.
Contrairement aux albums enregistrés en studio, cette collection nouvellement découverte, nous plonge dans quelque chose proche de l’ampleur de ce que Coltrane et ses associés livraient sur scène.
La maison de disque présente l’album sous la forme d’un seul disque, avec une interprétation de chacun des sept morceaux que le groupe a joué ce jour-là. Mais pour ceux qui achèteront l’édition de luxe, avec sept prises alternées de la même session sur un disque séparé, la vraie découverte réside dans les quatre versions de « Impressions ». Cette dernière était la pièce maîtresse des concerts du quartet de John Coltrane pendant deux ans, mais le saxophoniste ne lui avait toujours pas donné de nom (Sur la cassette qui a été trouvée, elle était sans titre.) Une large version live sortira plus tard en 1963, sur un album intitulé « Impressions », mais cette session d’enregistrement du 06 mars 193 marquera la deuxième et, apparemment, la dernière « Impressions » en studio.
Toutes les versions alternatives tournent autour de quatre minutes, mais chaque prise est différente; sur deux d’entre eux, le groupe monte sur un tempo médium, très confortable. Sur les deux dernières prises, Coltrane accélère le tempo et se lance dans une audacieuse improvisation, sans les filets harmonique de Mc Coy Tyner.
L’album comprend également deux compositions originales qui semblent avoir été enregistrées sur cette bande pour la première et unique fois. Elles sont identifiées par un système de numérotation utilisé par Thiele en studio. Le premier, « 11383 », est un blues mineur vif, avec l’élan tourbillonnant typique des concerts de Coltrane et de ses disques les plus emblématiques. Puis il y a « 11386 », une mélodie qui commence par des accords pulpeux et résonnant de la basse de Jimmy Garrison. Cette composition présente une certaine similitude structurelle avec l’arrangement de «My Favorite Things».
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