En 1932, un chancelier d’extrême droite arriva au pouvoir détruit la démocratie du pays. Le fascisme se répandit en Allemagne sur fond de vengeance, suite à l’humiliation de la Première Guerre mondiale. La Russie de Vladimir Poutine, affligée par le déclin de l’Union soviétique, serait-elle le visage moderne de cette Allemagne des années 1930 ?
… mais pas décisives
Ian Kershaw, un historien britannique connu pour ses travaux sur Adolphe Hitler et le nazisme, a admis que pendant ses recherches sur l’Europe, de la période 1914-1949, il a constaté quelques similitudes qui « font dresser les cheveux sur la tête, le cou et le dos ». Toutefois, il ne faudrait pas tomber trop vite dans l’amalgame. « Mais je ne pense pas que nous reviendrons à l’âge sombre des années 1930, parce qu’il y a de grandes différences et ces similitudes ne sont que superficielles », a-t-il insisté.
La principale différence est le rôle de l’Allemagne, qui est aujourd’hui le phare de la démocratie libérale, engagée dans la paix et un pivot de la force stabilisatrice que représente l’Union européenne. Selon ce spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe d’aujourd’hui peut inquiéter, « en partie quand on regarde la Hongrie et la Pologne », mais elle n’a rien à voir avec les états autoritaires d’il y a 80 ans. « Il suffit de regarder l’équilibre entre les dépenses militaires et sociales de l’époque cette époque et celle de maintenant », a-t-il ajouté.
Le même optimisme est partagé par Richard Overy, un autre historien britannique spécialiste de la seconde guerre mondiale. « Nous vivons dans un monde où les nations son bien établies, les empires coloniaux ont disparu et l’Occident est plus riche qu’il ne l’a jamais été. Il n’y a pas de ressentiments persistants de la guerre, la politique de masse s’est développée et stabilisée partout. C’est pourquoi les parallèles historiques avec les années 1930 semblent prématurés », a déclaré Richard Overy. Selon lui, les armes nucléaires ont aussi radicalement changé la conception stratégique de la guerre, et les gouvernements – jusqu’à présent – ont évité le piège du protectionnisme.