Dans le roman de Harry Sinclair, « It Can’t Happen Here » (« Ça ne peut arriver ici ») paru en 1935, Buzz Windrip, un analphabète-inculte se présente à l’élection présidentielle. Il promet de rendre un pays en plein marasme, fier, riche et sûr à nouveau. Elu Président des États-Unis, il établit, en quelques mois, une dictature qui débouche sur l’effondrement du pays et la guerre civile.
Plus de huit décennies plus tard, ce morceau de fiction du passé ressurgi dans l’actualité. En effet, après la victoire spectaculaire de Donald Trump, « It Can’t Happen Here » (« Ça ne peut arriver ici ») est (pourtant) devenu un best-seller en ligne.
Le nouveau souffle de ce livre reflète le regain d’intérêt pour l’une des décennies les plus sombres du XXe siècle. L’amalgame entre l’époque actuelle et l’époque « morbide » des années 1930 est soulevée par certains et balayée par d’autres. Après l’élection de Trump, « nous sommes confrontés à un moment cataclysmique », a souligné Simon Schama, historien britannique, rappelant que le champion des nazis, Adolphe Hitler, est arrivé au pouvoir via les urnes dans les années 1930. Antony Beevor, un autre spécialiste de l’histoire européenne, a exprimé un avis contraire, selon lui « Il est trop facile de tomber dans la tentation du parallélisme historique ».
Est-ce bien raisonnable -face à la montée en occident de l’ultra-nationalisme, la xénophobie et l’anti-élitisme- de s’inquiéter du retour de « l’âge morbide » ? Oui et Non, car les similitudes sont frappantes mais pas décisives.