Les scientifiques ont analysé la consommation d’alcool dans 189 pays sur une période de trente ans (1990-2020) et ont utilisé ces tendances pour estimer sa croissance jusqu’en 2030.

Les résultats, publiés dans une prestigieuse revue médicale, The Lancet, révèlent que les Seychelles ont connu la plus forte hausse, enregistrant un bond d’environ 90%. Les données ont montré que les adultes vivant sur l’archipel ont consommé en moyenne 12 litres d’alcool en 2017. En comparaison, le volume d’alcool consommé était de 6,3litres en 2010.

La consommation de boisson de mauvaise qualité fait des ravages dans les pays pauvres ou à revenues intermédiaires

Le Vietnam (89%), la République démocratique populaire lao (51%), le Swaziland (50%) et Trinité-et-Tobago (31%) ont également connu des hausses importantes.

En revanche, la plus forte baisse a été enregistrée en Biélorussie, pays d’Europe orientale, où la consommation a chuté de 38%, passant de 17,5 litres à 10,9 litres.

À l’échelle mondiale, plus du quart (27 %) des personnes âgées de 15 à 19 ans sont des consommateurs actuels. Les taux de consommation actuelle sont les plus élevés chez les personnes âgées de 15 à 19 ans en Europe (44 %), suivis des Amériques (38 %) et du Pacifique occidental (38 %). Les enquêtes en milieu scolaire indiquent que, dans de nombreux pays, la consommation d’alcool commence avant l’âge de 15 ans, et l’écart entre les garçons et les filles est très faible.

Analysant ces résultats, le professeur Jakob Manthey, coordinateur de la recherche, a déclaré: « Notre étude fournit un aperçu complet de l’évolution de la consommation mondiale de l’alcool. Avant 1990, la majeure partie de l’alcool était consommée dans les pays à revenu élevé, principalement en Europe. Aujourd’hui, cette tendance a considérablement changé. En effet, d’importantes réductions ont été observées dans toute l’Europe de l’Est. En revanche, de fortes augmentations ont été notées dans plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire, tels que la Chine, l’Inde et le Vietnam. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2030, année où l’Europe ne devrait plus avoir le plus fort taux de consommation d’alcool au monde ».