Le massacre dans les rues de Paris, le vendredi 13 novembre 2015, sonne comme l’écho d’un passé chargé de terreur et d’effusions de sang. Le chant islamique glaçant des assassins peut paraître nouveau, mais la mentalité perverse qui motive un tel massacre a aussi ses racines sur place, loin du Moyen-Orient.
Le rôle de la France dans la lutte contre les djihadistes islamiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a sans doute exaspéré les dirigeants de l’Etat islamique (EI). Mais leur colère aurait été veine et impuissante sans le « terrorisme du potager », comme le prouve, notamment, le massacre de Charlie Hebdo en Janvier de la même année.
Berceau de la terreur
Le premier «camion piégé» du monde a éclaté dans les rues de Paris, la veille de Noël 1800. Son principal objectif était d’assassiner Napoléon. Une charrette chargée d’explosifs a manqué la cible, mais a tué et mutilé des dizaines d’autres personnes. Les dommages collatéraux sur une si grande échelle ont donné à la police secrète de Napoléon l’occasion -si belle- de traquer les opposants « dans leur dernier retranchement ».
L’héritage de cet incident a surgit au 20ème siècle, avec la stratégie sinistre de l’IRA à Belfast, et les turbulences à Beyrouth, sans oublié la tentative d’assassinat du Général De Gaulle.
L’assassinat massif de personnes sans défense, plutôt que des politiciens, est également né à Paris, vers la fin du 19ème siècle, à une époque où la capitale française était le centre du monde du tourisme. Comme aujourd’hui, Paris avait déjà un profil international. Une atrocité a vite fait les manchettes partout dans le monde.