Les résultats d’une étude récente peuvent aider à expliquer pourquoi les riches ont tendance à vivre plus longtemps que les pauvres. Selon cette étude, la longévité des riches ne peut s’expliquer seulement par les meilleurs soins de santé dont ils bénéficient ou leur style de vie épurée, tels que le l’interdiction du tabagisme, les régimes alimentaires ou la pratique régulière d’exercice physique.
Être au bas de l’échelle sociale peut modifier le système immunitaire qui, au lieu de protéger le corps, provoque des inflammations, a constaté cette étude parue dans la revue Science. En d’autres termes, la pauvreté génère un stress qui fragilise le corps du pauvre.
Des études sur des singes rhésus ont montré qu’une infection bénigne provoque la surmultiplication des cellules immunitaires de singes de bas niveau social, conduisant à une inflammation indésirable. Cependant, les améliorations du statut social ou du soutien social peuvent mettre fin à cette décadence.
Ces observations sur la condition sociale du singe sont-elle valables pour les êtres humains ?
Jenny Tung, Professeur d’anthropologie et de biologie évolutionnistes de l’Université Duke, a déclaré: « Le statut social est l’un des indicateurs les plus déterminants du risque et de la mortalité des maladies humaines. (…) ». Selon elle, le statut socioéconomique est la « cause fondamentale » des inégalités en matière de santé. Par exemple, aux États-Unis, les différences entre la strate socioéconomique la plus élevée et la plus faible peuvent affecter la durée de vie des adultes de plus dix ans. Les riches vivent donc globalement dix années de plus que les pauvres. Ces tendances découlent en partie des différences d’accès aux ressources et aux comportements à risque pour la santé. Cependant, les études menées sur des espèces animales organisées hiérarchiquement montrent que cette inégalité peut aussi être plus profondément enracinée dans l’histoire évolutive de chaque individu.