Janvier emporte plus de vies que les autres mois de l’année. Les raisons sont multitudes, certaines sont simples et d’autres plus complexes.
Les raisons évidentes
L’attraction émotionnelle est très forte au mois de janvier. En effet, ceux qui œuvrent dans les associations d’écoutes et d’entraides urbaines disent que c’est à cette période qu’ils reçoivent plus d’appels des gens désespérés ou en détresse émotionnelle.
Les psychologues ont trouvé un nom pour désigner cette morosité post-festive potentiellement mortelle: «l’effet de la promesse non tenue». Beaucoup de personnes en manque d’espoir s’accrochent à la lueur du père Noël et aux feux d’artifices du nouvel an censés apporter le changement tant espéré. C’est pourquoi le mois de décembre est généralement caractérisé par une baisse du taux de suicide, que les spécialistes appellent «l’effet report ». En revanche, ce taux «rebondit» en janvier, avec une hausse supérieure à la moyenne.
Un autre facteur est lié au fait que les gens qui sont gravement malades restent parfois accrochées à la vie jusqu’aux fêtes de Noël et du Nouvel An, comme une l’ultime chance de voir leurs proches et profiter de la chaleur émotionnelle de ces rencontres. Une étude a révélé que parmi le peuple juif, les malades ont l’habitude de « reporter » leur mort après les dates religieuses importantes, telles que le Yom Kippour (jour de l’expiation).
Le temps froid, aussi, est un facteur évident. En effet, malgré les efforts la mortalité hivernale reste une réalité. Par exemple en Angleterre, le mois de janvier 2015 a été particulièrement sombre, avec un taux de mortalité qui a culminé à plus de 30% supérieur à la moyenne pour ce mois comparativement aux dix années précédentes. 12.500 personnes de plus sont décédées pendant les deux premières semaines de ce mois.
Dans tous les cas, dans le nord, étonnamment, la grippe n’est pas le grand tueur du mois de janvier. La plupart des décès sont liés à des maladies respiratoires et circulatoires. Tim Ellis, directeur général des archives nationales d’Écosse, explique: «Très peu [des décès supplémentaires en hiver] sont causés par l’hypothermie et seule une petite proportion par la grippe. La plupart sont des maladies respiratoires et circulatoires, comme la pneumonie, les maladies coronariennes et l’AVC ».
Les raisons complexes
Nos gènes immunitaires contrôlent nos cellules immunitaires et déclenche une inflammation de façon à lutter contre une infection. En d’autres termes, les gènes libèrent des produits chimiques qui causent une enflure comme moyen de défense contre les envahisseurs de l’organisme.
Mais l’inflammation peut être mortelle. L’inflammation chronique provoque des dégâts dans tout le corps et joue un rôle important dans les maladies cardiaques, le diabète de type 1 et l’arthrite.
«Nous voyons une augmentation des nouveaux cas de diabète de type 1 au mois de janvier, a dit John Todd, professeur de génétique médicale à l’Université de Cambridge qui étudie les changements de gènes saisonniers : «La maladie du cœur est également bien pire à cette période de l’année», a-t-il ajouté.
Les chiffres officiels montrent qu’il y a beaucoup plus de décès par maladie coronarienne au cours de du mois de janvier. De plus, une étude parue en 2012 a montré que les niveaux de mauvais cholestérol et de triglycérides (graisses dans le sang en liaison directe avec les maladies du cœur) sont en pointe pendant ce mois. Les raisons restent encore confuses.
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