Les espaces publics, les organisations, les dîners, même les relations et les conversations informelles sont remplis de réglementations et de formalités administratives qui, apparemment, sont là pour dicter chacun de nos mouvements. Nous dénonçons la Loi comme un affront à notre liberté, et affirmons que les règles sont faites « pour être enfreintes ».
Selon certains spécialistes du comportement, ce ne sont pas les règles, les normes et les coutumes en général qui sont le problème – mais leur justification. Plus précisément, le point délicat et important, peut-être, est d’établir la différence entre la règle juste et la règles injuste.
Essence de la vie sociale
Toutes les langues du monde obéissent à des règles, parfois arbitraires et illogiques. Souvent on essai de s’en passer en sortant des sentiers battus, dans un élan d’individualisme artistique. Mais cette liberté linguistique libérerait-elle vraiment la pensée?
Même lorsque leur objectif est censé être divertissant, comme dans le sport et les jeux, les règles demeurent indispensables. Les jeux d’échecs ou le football sans règles ne seraient pas des jeux d’échecs ou du football – ce seraient des activités entièrement sans forme et sans signification. Un jeu sans règles n’est pas un jeu du tout!
Beaucoup de normes de la vie quotidienne remplissent exactement la même fonction que les règles du jeu – nous dictant quels «mouvements» nous pouvons et quels «mouvements» ne pouvons pas faire. Les conventions de «excusez-moi, Madame Monsieur» et de «merci» qui semblent si gênantes pour les jeunes enfants sont en effet arbitraires – mais le fait que nous les ayons adoptées, et parfois d’une manière critique, fait que nos interactions sociales semblent couler de source.