Une nouvelle étude conclut qu’il n’y a pas de consommation d’alcool sans danger pour la santé en général – une conclusion qui risque de surprendre les buveurs modérés et faire grincer les dents de certains experts –
La norme sanitaire
Pendant des années, les responsables de la santé publique ont déclaré que si une bouteille d’alcool n’est la boisson indiquée pour se désaltérer, en revanche une consommation modérée (définie comme un verre par jour pour les femmes et deux par jour pour les hommes) ne nuirait pas à la santé et pourrait même conférer quelque avantage. Cette norme est non seulement mentionnée dans plusieurs directives diététiques, mais aussi défendue par des organisations indépendantes qui luttent contre les maladies du cœur, comme l’ »American Heart Association », et le cancer, telle la ligue contre le cancer.
Le nouveau document, publié dans The Lancet, remet en cause cette prescription véhiculée depuis de longue date.
La nouvelle étude s’est basée sur près de 700 recherches déjà réalisées sur la prévalence mondiale de l’alcoolisme et près de 600 études portant sur l’alcool et la santé. La synthèse a montré que l’alcool est le septième facteur de risque de décès prématuré survenu en 2016, soit 2,8 millions de décès. Selon l’étude, ce nombre équivaut à 2,2% des décès féminins et à 6,8% des décès masculins.
L’étude révèle toute consommation d’alcool, quel que soit la quantité, ne fait qu’aggraver les risques pour la santé.
Le risque de développer l’un des 23 problèmes de santé liés à l’alcool, notamment le cancer, les accidents de la route et la tuberculose, est de 0,5% chez les non-buveurs. Le risque est porté à plus de 7% chez celles et ceux qui prennent deux verres par jour. Le risque serait de 37%, voire plus élevé à cinq consommations de verre par jour.