Pendant des décennies, l’Église catholique a été accusée de garder le silence sur les crimes des nazis et même d’avoir «renforcé» la dictature totalitaire du Troisième Reich, après son arrivée au pouvoir en janvier 1933.
En réponse, l’Église, en Allemagne comme à Rome, a défendu Pie XII, le pape en fonction pendant la Seconde Guerre mondiale, et évité de reconnaître que les institutions ecclésiastiques ont manifestement échoué dans leur rôle de gardien des valeurs chrétiennes.
La culpabilité
Un nouveau rapport du conseil des évêques catholiques d’Allemagne décrit comment les évêques «se sont rendus complices de la guerre» en ne s’opposant pas clairement à Adolf Hitler.
Les auteurs du document de 23 pages écrivent également que les évêques ne partageaient pas l’idéologie raciale du Führer, mais qu’ils ont quand même aidé à soutenir « les soldats et le régime ».
Le rapport sur le rôle des évêques entre 1939 et 1945 indique que des centaines de prêtres accompagnaient la Wehrmacht en première ligne pour offrir une orientation spirituelle à la population.
Il indique également que des milliers de propriétés d’église ont été converties en hôpitaux militaires et que des dizaines de milliers de religieuses ont accompli leur «devoir envers la patrie» en travaillant comme infirmières.
L’accusation est sans ambages: «Dans la mesure où les évêques ne se sont pas opposés à la guerre avec un « non »clair et que la plupart d’entre eux ont renforcé la volonté [de la nation allemande] de perdurer, ils se sont rendus complices de la guerre. Les évêques n’ont peut-être pas partagé la passion des nazis pour la guerre sur la base d’une idéologie foncièrement raciste, mais leurs paroles et leurs actions ont aidé à la fois les soldats et le régime nazi à poursuivre la guerre. Ils ont donné à la guerre un sens supplémentaire de sa finalité. »