Ce bilan calamiteux résulte d’un manque d’éducation de la population et de l’absence de vision des gouvernants.

Manque d’éducation

Le financement inadéquat n’est pas le seul défi patent. Le Pakistan, pays musulman patriarcal profondément conservateur, lutte également contre l’absence totale d’éducation sexuelle, de planification familiale, d’éducation sanitaire pour les mères et de formation en soins de santé.

En conséquence, le pays enregistre le taux de natalité le plus élevé en Asie du Sud – environ trois enfants par femme, selon la Banque mondiale.

La malnutrition et l’ignorance, associées à peu d’espacement des naissances permettant au corps de se reposer pendant au moins 18 mois entre les grossesses, rendent la plupart des bébés particulièrement fragiles.

Dans un reportage vidéo déchirant on voit le Dr Shireen Gul, chef de l’unité de soins intensifs du PIMS, dire : « Ce bébé pèse 1,1 kilogramme, (celui-ci) 1,4 kilogramme et 1,2 kilogramme », indiquant trois corps minuscules, la voix presque noyée par les bips des incubateurs. Dans le monde développé, dit-elle, les unités néonatales ont une infirmière pour un ou deux bébés. Au Pakistan, il y a une infirmière pour huit nourrissons. «Beaucoup de bébés ici ne survivent pas», soupire Aysha Siddiqa, une infirmière, frottant doucement un nourrisson inerte.

Scène devenu banal dans une maternité du Pakistan

Le rapport de l’UNICEF insiste sur une formation inadéquate du personnel de santé. Le Pakistan a vu une augmentation du nombre de mères accouchant dans des centres médicaux entre 2001 et 2013, passant de 21% à 48%, mais les décès néonatals n’ont pas diminué en conséquence. Cela peut être dû à des problèmes aussi fondamentaux que les sages-femmes qui effectuent plusieurs accouchements sans se laver les mains.