Dans le service de soins intensifs néonatals d’un hôpital d’Islamabad, les nourrissons maigres luttent pour leur survie – victimes de la sécheresse des ressources et du manque d’éducation dans un pays où le taux de mortalité néonatale est le plus élevé au monde.
«Au Pakistan, un bébé meurt toutes les deux minutes», a expliqué Haider Shirazi, chef du département néonatal de l’Institut pakistanais des sciences médicales (IPSM), le plus grand centre de santé de la capitale.
Un rapport de l’UNICEF révèle que les nouveaux-nés du géant musulman (207 millions d’habitants, en 2018) risquent une fois sur 22 de mourir au cours de leur premier mois. C’est pire que l’Afghanistan voisin déchiré par la guerre, ainsi que la République centrafricaine et huit autres pays d’Afrique subsaharienne, qui sont souvent instables et luttent contre la pauvreté désespérément.
À l’autre extrémité de l’échelle, le Japon, qui a passé des décennies à garantir les conditions nécessaires à la protection de la vie des bébés, n’a perdu qu’un nourrisson sur 1 111, selon le même rapport de l’UNICEF.
Le classement est embarrassant pour un pays qui est fier de son taux de croissance économique et de l’expansion de la classe moyenne, mais qui, au cours des dix dernières années, n’a consacré que 0,5 à 0,8% de son PIB aux soins de santé. C’est à peine le dixième des recommandations de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé).
A l’IPSM, dit le Dr Shirazi, « il n’y a que 15 ventilateurs pour tous les nouveau-nés. Dans beaucoup d’autres régions du pays, les centres de santé ne disposent pas d’un tel équipement et quand les bébés sont infectés, ils meurent … Le budget de la santé, pitoyablement bas, nous paralyse».