L’église lui a donné la permission de fonder son propre ordre, « les Missionnaires de la Charité ». Elle fit le choix d’un nouvel design : un simple sari en coton blanc avec une bordure bleue. Dès le départ, sa compassion et son charme se sont alliés à une irrésistible ténacité.
Navin Chawla, un fonctionnaire devenu un ami proche, en a été témoin lorsqu’elle a demandé à un lieutenant-gouverneur régional un terrain où elle pourrait soigner des personnes atteintes de la lèpre. Elle a fait pleurer le gouverneur et a reçu plus du double de la superficie de terres qu’elle avait espérée : « Elle avait la ruse d’une paysanne », se souvient Navin. Elle était très concentrée, légèrement obstinée. Je suis juste tombé sous son charme ».
La nouvelle a commencé à circuler, tant bel et si bien, qu’en 1969, une équipe de documentalistes de la chaine publique, BBC, anglaise a commencé à enquêter. « Je ne savais pas si je devais être malade ou pleurer », se souvient le producteur Peter Chafer du jour où elle les a emmenés dans ses missions : «L’expérience de ces endroits était presque trop lourde à supporter. Voici cette nonne qui avait pris ce que la plupart des gens éviteraient ! C’était une femme assez extraordinaire. J’ai pensé : ‘Essayons de la mettre sur la carte.’ Quand le documentaire est sorti, tout le monde est devenu fou ».
Mère Teresa est devenue une célébrité du jour au lendemain, l’argent a afflué. En 1979, elle a remporté le prix Nobel de la paix. Mais, tout ce tapage médiatique était-il bien juste et raisonnable?