Un an à peine après avoir l’autorisation de sa réimpression, l’autobiographie haineuse d’Adolf Hitler, Mein Kampf, est devenue un best-seller. « Le nombre de ventes nous a dépassés », a déclaré Andreas Wirsching, directeur de l’Institut d’histoire contemporaine, le concessionnaire du droit de ré-publication. Près de 85 000 exemplaires auraient été vendus en une année. Le livre est maintenant à sa sixième édition, à une époque où la xénophobie et la méfiance croissante à l’égard des réfugiés font rage dans toute l’Allemagne. Une version en anglais, notamment, serait en cours d’examen pour irriguer les marchés du Royaume-Uni et l’Amérique du nord, notamment.
La haine
Mein Kampf – Mon Combat – est un livre puant, déroutant, débordant de dégoût pour les Juifs et les Slaves que le Troisième Reich haïssait viscéralement. Dès l’arrivée au pouvoir d’Adolphe Hitler Mein Kampf devînt presque obligatoire, chaque foyer possédant au moins une copie. 12,4 millions d’exemplaires furent publiés en Allemagne et à partir de 1936, l’État nazi offrit une copie à tous les nouveaux mariés comme un cadeau de mariage. Avec les redevances générées le livre, le compte en banque de son auteur fut bien garni.
Lorsque le nazisme implosa en 1945, toutes les possessions d’Hitler – y compris les droits d’auteur sur le livre – tombèrent dans la propriété de l’État bavarois, l’endroit où le parti nazi avait été fondé. Les autorités locales ont bloqué plusieurs tentatives de ré-publication du livre au fil des ans, craignant qu’il devienne « la Bible » des néo nazis. Des groupes juifs de défense des droits de l’homme s’opposaient eux-aussi à sa réédition. Mais quand le copyright (les droits d’auteur) de 70 ans expira, l’État bavarois céda le droit de réimpression du livre à l’institut d’histoire contemporain du pays.