À bien des égards, un manque d’organisation ou de propreté fini par sembler intrinsèquement mauvais, comme une sorte de défaut personnel ou existentiel, frein au développement mental et social. Mais les preuves des avantages du désencombrement sont mitigées.
Problèmes sous-jacents
Une étude publiée en 2013 a révélé que les espaces ordonnés suscitent des choix sains, mais aussi une pensée « conventionnelle », tandis que travailler dans un espace désordonné ou désorganisé favorise la créativité et les nouvelles idées.
Une autre étude a établi un lien entre le fouillis physique et les niveaux inférieurs de satisfaction dans la vie. Mais l’un des auteurs de cette étude a déclaré que l’encombrement est peut-être le symptôme d’autres problèmes, à savoir la procrastination et le consumérisme rampant, plutôt qu’un problème en soi. « Dans cette société d’abondance dans laquelle nous vivons, je pense que l’idée qu’il faut en avoir plus nous rend moins satisfaits de la vie ». En d’autres termes, ce n’est pas tant l’abondance que l’attachement à l’abondance qui pose problème.
D’autres auteurs soutiennent que la volonté d’organiser peut-être un signe d’angoisse ou de troubles mentaux sous-jacents. « En période d’incertitude, les gens recherchent généralement des activités susceptibles de les aider à maîtriser cette incertitude », explique Martin Lang, auteur d’une étude établissant un lien entre l’anxiété et les comportements répétitifs et rituels.
Monsieur Lang écrit dans son exposé que le nettoyage répétitif et l’organisation obsessionnelle sont certes admissibles, mais que généralement quand on est stressé – au travail ou dans la vie personnelle – « ordonner des choses autour de soi est une réponse. » Et cette réponse peut être utile, car lorsque les choses dans notre vie semblent incontrôlables, tout ranger peut-être une bouffée d’oxygène, un réconfort psychologique.