En 1941, à 21 ans, Ravi a épousé la fille de Khan, Annapurna, elle-même une excellente joueuse de sitar. Bien que leur union ait produit un fils, leur mariage malheureux vacilla au cours des premières années et se prolongea par la suite uniquement de nom. Pendant ce temps, il profitait pour s’échapper «chaque fois que j’en avais l’occasion».
La conquête du monde
Au milieu des années 50, Shankar était une star internationale dans le monde de la musique classique. Il avait battu un record dans les studios d’Abbey Road à Londres, écrit des musiques de films et était devenu un ami du 7ème comte de Harewood, le cousin mécène de la Reine.
Londres devait être une deuxième maison. Mais il avait des admiratrices partout dans le monde, attirés par son talent et ce que Saeed Jaffrey a décrit plus tard comme «ses longues mèches noires bouclées, ses grands yeux de chambre et sa bouche sensuelle».
Parmi celles qui sont tombées sous son charme, il y a eut Indrani Rahman, la première Miss Inde qui avait également attiré l’attention de John F. Kennedy. Une autre conquête : Kamala Sastri, une étudiante en danse d’Uday qui allait devenir l’un des grands amours de la vie de Ravi.
Shankar a apporté la musique classique indienne à un public occidental plus large comme aucun autre artiste avant ou après lui. Mais reconnaissance suscita la rancœur de puristes restés au pays qui ont soutenu que son talent et la tradition musicale indienne avaient été «vendus».
Ce malaise entre traditions orientales et occidentales allait pourtant devenir le moteur d’un mouvement mondial, grâce au carburant musical de Ravi Shankar.