Quand Ravi avait dix ans, Uday est retourné en Inde pour former une troupe de danse itinérante. Neuf membres de la famille, dont Ravi et sa mère, se sont rendus avec lui à Paris via Venise en octobre 1930. Le voyage, a rappelé Ravi, a été un «cortège de merveilles».
Toute la troupe Shankar vivait dans une maison près du bois de Boulogne. Leur début en 1931 fut un triomphe en France, puis dans toute l’Europe et finalement aux Etats-Unis d’Amérique.
Le dévouement fanatique
En 1935, lors d’une tournée en Asie, Ravi Shankar apprend que son père a été retrouvé morts suite à des coups de matraque devant un hôtel de Londres. Aucun agresseur ou motif n’a jamais été trouvé. L’année suivante, alors qu’il était en tournée à Amsterdam, sa mère également décède.
De retour en Inde, après une tournée de danse triomphale, l’attention du jeune Ravi se tourne entièrement et définitivement vers le sitar.
Une figure adulte aura une influence plus profonde que l’un ou l’autre des parents. Baba Allauddin Khan, maître musicien, rejoignit la troupe de danse en 1936. La compagnie séjourna pendant cinq mois au Dartington Hall, la retraite artistique du Devon. C’est là que Khan fit réapprendre à Ravi sa technique du sitar. C’était un enseignant très exigeant. « Tout le monde était plein d’éloges [à mon égard] mais il a tué mon ego », se souvint plus tard Ravi.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Ravi retourna en Inde et aménagea avec la famille de Khan, partageant ses quartiers avec des cafards et des scorpions. C’est ainsi qu’a commencé six ans et demi de dévouement fanatique – pratiquant jusqu’à 16 heures par jour – qui le transformera en légende musicale.