Les obstacles rédhibitoires
Le plus gros handicap de l’économie africaine réside dans le manque d’infrastructures. Quel investisseur oserait s’aventurer en Afrique si les autorités publiques sont incapables d’éclairer suffisamment la population, parce que la production d’électricité est insuffisante ? Quel armateur oserait faire venir ses marchandises vers les côtes de pays où il n’y a aucune garantie qu’ils repartent de leurs ports sans encombre, en raison de la lourdeur bureaucratique et la corruption généralisée?
Pour accélérer l’intégration de 1,1 milliards d’habitants dans l’économie mondiale, l’Afrique a besoin de constituer un marché unique à l’instar de l’Union européenne. Certes, il existe des entités sous régionales en voie de constitution, comme en Afrique de l’Ouest, avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – CEDEAO – qui possède a une banque centrale et un passeport unique. Mais, les bonnes intentions inscrites dans les textes ne sont toujours pas traduites dans les faits. Ainsi, la tva unique et le tarif douanier commun, notamment, sont encore des lettres mortes.
Mais l’exigence fondamentale pour le bon fonctionnement du commerce régional réside dans la mobilité. Or, la libre circulation des capitaux, du travail et des biens à travers les frontières demeurent un défi de taille sur un continent déchiré par la méfiance, les conflits et la xénophobie. Même en Afrique du Sud, l’un des pays les plus prospères d’Afrique, le principe de la libre circulation des biens et des personnes est battu en brèche. Au cours des dernières années, les migrants zimbabwéens et congolais, notamment, ont été attaqués par des foules autochtones, craignant que leurs voisins prennent leurs emplois.