Aujourd’hui, avec suffisamment de recul, on peut donc juger de la véracité des assertions de James Hansen sur le changement climatique.
Le scénario A, qui supposait que les taux de croissance des émissions de gaz à effet de serre des années 70 et 80 «continueraient indéfiniment», se révèle être loin d’être positif.
Le scénario C, qui envisageait des «réductions draconiennes des émissions», est loin de la réalité actuelle.
Le scénario B, en revanche, dans lequel les taux de croissance des émissions de gaz à effet de serre auraient ralenti «de telle sorte que l’augmentation annuelle de réchauffement climatique reste à peu près constant», est définitivement sur la voie de sa réalisation.
En 1988, Hansen et ses co-auteurs ont qualifié le scénario B de «peut-être le plus plausible des trois cas», il semble donc être le plus juste. Le scénario B se révèle avoir prédit assez précisément l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique jusqu’en 2019. Ses prévisions de température sont néanmoins un peu élevées car elles ont surestimé les concentrations atmosphériques de méthane – qui s’est révélées extrêmement difficiles à prévoir – et de chlorofluorocarbures, qui ont commencé à se stabiliser puis à décliner plus rapidement que quasiment tout le monde s’attendait après le Protocole de Montréal de 1987 sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
Dans un article publié dans « Geophysical Research Letters » au début de l’année 2020, trois co-auteurs ont reconnu que «les résultats du scénario B sont cohérents avec les observations actuelles». Ils ont souligné la méthode utilisé par Hansen et ses co-auteurs en 1988 pour prédire que le réchauffement serait provoqué par des concentrations accrues de gaz à effet de serre, est à saluer ce travail, même si l’équipe de Hansen n’a pas pu prédire avec une précision parfaite quelles seraient ces concentrations.