Le physicien James Hansen, à l’époque directeur du Goddard Institute for Space Studies de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), a déclaré à un comité du Sénat américain que «le réchauffement climatique est maintenant suffisamment important pour que nous puissions attribuer -avec un degré de confiance élevé- la relation de cause à effet avec l’effet de serre. Avec une certitude de 99%, nous pouvons affirmer que la chaleur actuelle s’inscrit dans une véritable tendance globale au réchauffement».
Ces affirmations datant de 1988, année d’une vague caniculaire, ont fait la une des journaux du monde entier et on peut dire qu’elles ont lancé le débat public et politique sur le réchauffement climatique (la discussion scientifique était déjà bien engagée) qui se poursuit encore à ce jour.
A l’époque les climatologues -dans une majorité manifeste- pensaient que Monsieur Hansen s’était exprimé trop vite : « avec plus de conviction que de raison », « cette certitude n’était justifiée »… En effet, l’article scientifique sur lequel Hansen a basé son témoignage mentionnait « il n’est pas encore certain que les températures chaudes des années 1980 soient le produit de l’effet de serre ». L’article, écrit par Hansen avec sept co-auteurs, a été publié dans le « Journal of Geophysical Research », dans l’édition du mois d’août 1988.
Pourtant, le document spéculait que « cela pourrait devenir clair bientôt », et a fourni des prévisions détaillées (dont Hansen a également discuté brièvement dans son témoignage au Sénat) de combien de degré les températures mondiales pourraient augmenter selon trois scénarios d’émissions de gaz CO2. Ses prévisions annuelles s’étalaient jusqu’au seuil de l’année 2020.