Un nombre de plus en plus important de réfugiés ivoiriens s’installent dans un pays voisin, le Libéria. Le retour à une vie normale dans leur pays d’origine est hypothéqué par des violences qui surgissent par intermittence et minent les lueurs d’espoir.
Djéwé L’or Gueï baignait sa petite fille quand des tirs ont éclaté dans son village en Côte d’Ivoire en août 2012. Elle n’a pas su qui tirait ou pourquoi tout le monde criait. Avec sa fille âgée d’un an et deux autres enfants en bas âge, dans la confusion, elle et son mari se sont enfuis par des chemins différents. Gueï est devenue réfugiée dès qu’elle a franchi la frontière séparant son pays, la Côte d’Ivoire, et le Libéria, en voulant échapper aux affres de la guerre déclarée par les autorités ivoirienne, il ya plus d’une année.
Au camp de réfugié de Duogee, Gueï a raconté sa mésaventure. Elle a décrit comment elle et les siens ont passé les cinq jours suivants marchant à travers la forêt dense, survivant en s’alimentant d’eau de rivière et de racines et feuilles de manioc cru*. Le 18 août, elle a atteint Duogee et y a trouvé des membres de son famille, mais aucun signe de son mari.
Depuis lors, les difficultés et retards rencontrés pour s’inscrire à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) l’ont empêché avec ses trois enfants de recevoir des rations mensuelles de nourriture. Gueï a reconnu que, pour la première fois dans sa vie, elle a été réduite à la mendicité. Au village, elle possédait sa propre ferme et s’adonnait à d’autres activités pour entretenir toute la famille. Cette perte l’incite à soupirer toute la journée. La seule chose dont elle est heureuse est d’être encore en vie.