Depuis sa découverte en 1976, le virus Ebola a causé plusieurs épidémies. Ces crises, au nombre de 23, ont entrainé des taux de mortalité allant jusqu’à 40%. Mais, comparativement à aux flambées précédentes, la crise débutée en 2013 en Afrique de l’Ouest demeure la plus dévastatrice.
Les raisons précises pour lesquelles cette dernière épidémie reste pour l’instant la pire de l’histoire du virus Ebola ont été exposées lors d’une conférence consacrée à la microbiologie. Cette conférence a été organisée dans le cadre de la dixième édition du « Global Pharmaceutical ».
* Tout d’abord, les zones touchées n’avaient aucune expérience du virus Ebola. C’est la première fois que ce genre d’épidémie survient dans cet espace, du moins officiellement et avec une telle acuité.
* Deuxièmement, l’épidémie est survenue en milieu urbain, alors que les 23 crises précédentes avaient été dans les zones rurales. La conséquence de ceci est que, dans les cas précédents, une personne infectée serait entrée en contact avec une moyenne de 8 personnes. Avec le pic de l’infection, en 2014, une personne atteinte serait entrée en contact avec 50 à 75 personnes.
* La troisième raison est due à une infrastructure de santé publique très pauvre, voire inexistante. Les pays concernés ont passé ces vingt dernières années dans des crises politiques, ethniques et militaires. Les fonds publiques ont servi, pour l’essentiel, à acheter des armes, au détriment du bien être de la population.
* Le quatrième facteur, lié à la précédente, est le peu de soutien institutionnel sur place. Les institutions -qui n’existent que de nom- ne fonctionnent pas ou fonctionnent mal. Par exemple, en décembre 2014, le gouvernement sud-africain a envoyé des fournitures médicales à la Sierra Leone. C’est seulement en mars 2015 que les cargaisons ont été déballées.