L’art de Wayne Shorter échappe à tout systématisme, parce que l’artiste avait plusieurs facettes :

Le rebelle

Wayne Shorter est né à Newark le 25 août 1933. Son père, Joseph, travaillait comme soudeur pour une célèbre entreprise de machines à coudre et sa mère, Louise, était couturière.

Ayant grandi dans le quartier industriel d’Ironbound à Newark, Wayne et son frère aîné, Alan, ont dévoré des bandes dessinées, de la science-fiction, des feuilletons radio et des séances de cinéma au théâtre Adams.

Charles Mingus, Roy Haynes, Thelonious Monk et Charlie Parker au Greenwich Village, Sept 1953

Wayne a remporté un concours d’art à l’échelle de la ville à l’âge de 12 ans, ce qui l’a amené à fréquenter la Newark Arts High School, la première école secondaire publique du pays, spécialisée dans les arts visuels et du spectacle. Il y rencontra plusieurs professeurs qui ont cultivé son intérêt pour le solfège et la composition musicale.

Dans le même temps, le bebop, une vague insurgée et frénétique du jazz moderne, portée par des virtuoses comme le saxophoniste alto Charlie Parker et le pianiste Bud Powell, devint pour le jeune Wayne une source de fascination sans fin.

Cette musique de rebelles était solidement implanté à Newark : Savoy Records, le label le plus engagé dans le jeune mouvement, y était basé, et la radio locale diffusait des émissions en direct de l’autre côté de l’Hudson à partir de clubs comme Birdland et le Royal Roost.

Wayne Shorter a tenu avec brio le front d’attaque des « Jazz Messengers »

Le jeune Shorter, qui avait pris des cours particuliers de clarinette, passa au saxophone ténor. Avec son frère, un trompettiste, il prit part au groupe de bebop local dirigé par Jackie Bland.