Alors que ceux qui commettent des infractions de caractère violent contre l’intégrité des personnes doivent purger leur peine en prison, les auteurs « d’infractions contre les biens des personnes», eux, devraient être appréhendés à travers l’indemnisation de leurs victimes, éventuellement assortie d’un travail d’intérêt général. C’est ce que préconise la « ligue Howard pour la réforme pénale ». Cette association de chercheurs britanniques a réalisé une brochure, intitulée « de la suppression de l’emprisonnement pour tous les délits de propriété », distribuée à tous les magistrats d’Angleterre et du pays de Galles.
Selon Andrew Ashworth, professeurs de droit pénal à l’Université d’Oxford et membre de la LHRP, en principe, une peine de prison n’est envisageable que si la victime a été ciblée en raison de sa vulnérabilité. Le Professeur Ashworth rejette également l’idée que les récidivistes des atteintes (vol et fraude) à la propriété soient emprisonnés. Les peines les plus sévères du dispositif pénal, ne devraient être réservées qu’aux crimes les plus graves. «Nul ne devrait être envoyé en prison et privé de sa liberté pour une infraction qui est dépourvue de violence, menace et agression sexuelle. Face à de telles infractions, la priorité devrait être à donnée à l’indemnisation de la victime. Ce n’est que lorsque l’infraction est suffisamment grave que la communauté doit imposer au condamné une peine privative de liberté » martèle Andrew Ashworth.
Frances Crook, directeur général de la Ligue Howard, déclare: «À une époque où tous les services publiques n’échappent pas à l’austérité : l’éducation, la santé et la police sont menacées. Il est temps pour nos politiciens de prendre des décisions claires, courageuses et restrictives sur le profil des condamnés qui doivent être frappés d’une peine de prison. Car, l’incarcération coute chère à la société « . Cependant, un porte-parole d’aide aux victimes a déclaré que la justice perdrait la confiance du public si les délinquants savaient qu’ils pouvaient voler et fraude autant de fois qu’il le désir sans courir le risque d’aller un jour en prison. A cette préoccupation, Monsieur Crook répond : « La prison ou d’autres peines privatives de liberté peuvent être appropriées dans certains cas d’infraction contre les biens, mais pas dans tous les cas. Car, ce type d’acte n’est pas un indicateur fiable de l’impact qu’une infraction sur une victime individuelle. » . Enfin, le ministre Britannique de la Justice Damian Green a déclaré à la BBC: «Les gens qui commettent ces crimes qui dévastent une vie et causent des souffrances indicibles dans la société, doivent savoir que le gouvernement n’a aucune intention de modifier la loi pour empêcher les juges de les envoyer en prison. »
Notis©2013
Sources: The Howard League for Penal Reform