Dans un article révolutionnaire intitulé “L’expression des émotions chez l’homme et les animaux,”, le sociologue Charles Darwin soulignait le lien entre le soupir et la tristesse.
Plus d’un siècle et demi plus tard, cette corrélation est remise en cause par des expériences menées dans six universités aux États-Unis et en Europe.
Les chercheurs ont examiné la perception des personnes qui soupirent et enregistré la fréquence à laquelle elles soupiraient au cours d’une période donnée. Selon leurs conclusions « le soupir peut avoir une relation plus complexe avec l’expérience émotionnelle qu’on ne l’avait compris auparavant ».
Dans la première expérience, 350 participants ont été interrogés sur leurs opinions concernant les personnes qui soupirent fréquemment. Les réponses ont associé massivement le soupir régulier à une probabilité accrue de stress, de crainte, de dépression, de solitude et de fatigue.
En revanche, les participants ont dit que moins une personne soupirait fréquemment, plus elle était susceptible de la percevoir comme extravertie, amicale et consciencieuse.
Mais une deuxième expérience a enregistré comment 510 participants soupiraient effectivement, dans des cas divers et variés. Elle a impliquée quatre groupes différents – notamment des patients atteints de cancer, des divorcés, des personnes âgées et des personnes vivant seules – à qui on a demandé d’évaluer leur anxiété, leur solitude, leur stress, leur fatigue et leur satisfaction face à la vie.
Ils ont été équipés d’un appareil qui a enregistré pendant trois jours tous les soupirs -défini comme une «expiration exagérée de la respiration» – qu’ils émettaient.