En plus de la perte massive en vies humaines (plus de 4000) depuis janvier 2014, l’épidémie d’Ebola est un coup dur économique particulièrement pour les familles et les gouvernements de l’Afrique de l’Ouest. La fermeture des frontières et l’abandon des plantations ont fait grimper le coût des denrées alimentaires, plongeant la population dans la faim. Les dépenses d’urgence affectées aux services de santé ont asséché les budgets publics qui étaient déjà à court d’argent. L’épidémie est résolument engagée dans la voie d’anéantissement du fruit des années d’efforts économiques réalisés par les pays de cette partie du monde en développement.
Un rapport de la Banque mondiale a étudié l’impact économique de la crise de la crise de l’Ébola sur les trois pays les plus touchés – Guinée, le Libéria et la Sierra Leone – si ces pays et leurs partenaires ne font pas immédiatement des efforts pour contenir la maladie. Selon cette étude les trois pays pourraient perdre en 2015 entre 97 millions de dollars (si l’épidémie est rapidement maîtrisée) à 809 millions de dollars (si le contrôle de l’épidémie est retardé).
La Guinée
La croissance de la Guinée a été réduite de moitié, passant de 4,5% à 2,4%, en raison de la maladie. Déjà parmi les pays les plus pauvres en Afrique de l’Ouest, avec une population de 12 millions, la Guinée a connu les pertes les plus importantes dans son secteur agricole. L’exode des travailleurs agricoles de la campagne s’est traduite par une baisse des exportations de produits clés tels que le cacao et l’huile de palme.
La Sierra Leone
La Sierra Leone était en bonne voie vers le statut de revenu moyen, avec un taux de croissance annuel de 11,3%. Cette croissance est revue à la baisse, à seulement 8% en 2014 et zéro en 2015. Dans ce pays, la maladie s’est propagée comme un incendie de forêt. En plus des malades ordinaires, quatre médecins et 30 infirmières sont morts de la maladie. Le pays a été dévasté par des restrictions de voyages internationaux consécutives à la fermetures des frontières, la fermeture des marchés, la perturbation des activités agricoles et un ralentissement des activités du secteur minier traditionnellement occupé par des travailleurs étrangers qui ont fui le pays par crainte de contracter le virus Ebola.
Le Libéria
Touché par la fermeture de l’un de ses deux grandes sociétés minières, à la suite de l’éclosion de la maladie et par les perturbations de l’agriculture, le Libéria aura un taux de croissance négatifs en 2015, si le virus Ebola n’est pas rapidement contenu. Le secteur des services a également été touché. En effet, le Libéria a vu ses vols commerciaux s’effondrer de 27 par semaine à seulement 06. Les hôtels qui fonctionnent à seulement 10% de leur capacité ont déjà procédé à des licenciements massifs de leurs employés.
« Jusqu’à présent, les pays voisins ont eu des impacts économiques limitées en raison de l’épidémie, mais cela pourrait changer si des mesures ne sont pas prises pour endiguer rapidement la maladie », met en garde le rapport. Les pays qui pourraient être touchés sont le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Gambie.
Le rapport recommande « la réponse humanitaire, le soutien financier, l’investissement dans les moyens de transport sûrs, le renforcement de la surveillance de la maladie et les capacités de traitement non seulement pour endiguer l’épidémie, mais aussi aider à mettre fin le plus rapidement possible au comportement de peur qui est à l’origine tant de dégâts économiques ».
Notis©2014
Source : Banque Mondiale