Le cas le plus patent concerne le nettoyage et la gestion des déchets où la situation est, selon l’expression consacrée : «hors de contrôle et complètement catastrophique».

Chez les dockers, par exemple, lorsque les bateaux transportent des produits périssables, ils sont «traités à mort» pour éviter que des rats viennent dans les cales. «Et les gars, quand ils ouvrent les cales, ils inhalent ces produits», raconte un docker. Une consultation auprès de dockers en activité depuis quelques années (10-15 ans d’ancienneté) a rapidement montré «un taux anormalement élevé de pathologies graves» (cancers du rein, larynx, vessie, prostate…).

Le crime au travail

L’exposition à des cancérogènes peut être néfaste «dès la première molécule, la première fibre, la première poussière».

Au cours de ses recherches, des chercheurs ont reconstitué le parcours professionnel de patients atteints d’un cancer. «Sur 1200 patients, 84% de personnes ont été lourdement exposées à des cancérogènes, souvent en poly-exposition sur des durées supérieures à 20 ans.

Comme avec l’amiante, le délai de latence entre l’exposition aux produits et la maladie «est mis à profit» alors que «les produits sont connus, les employeurs les connaissent et ils ont une obligation de sécurité.

Quand on expose quelqu’un à un produit mortel», c’est de l’ordre de la «criminalité», souligne le rapport.

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