En effet je crois très profondément que ce Brexit est possible, a été possible et rentre en vigueur dans quelques heures parce que nous avons fait de l’Europe trop souvent un bouc émissaire dans nos propres difficultés, parce qu’aussi nous n’avons pas assez changé notre Europe.
Plus que jamais nous avons besoin d’Europe, soyons lucides. Face à la Chine ou aux Etats-Unis pour défendre nos intérêts nous avons besoin de plus d’Europe. Pour réussir la transition climatique nous avons besoin de le faire au niveau européen. Pour réussir à nous nourrir, pour réussir à faire face aux grandes transformations migratoires, digitales, technologiques, nous avons besoin de plus d’Europe. Et donc je vous mentirais ce soir à vous dire que l’avenir de notre pays pourrait se bâtir dans moins d’Europe ou un retrait.
Mais je suis conscient que l’Europe ne pourra continuer d’avancer que si nous la réformons en profondeur, pour la rendre plus souveraine, plus démocratique, plus proche de nos concitoyens et donc plus simple aussi dans son quotidien et que nous réussissions à rebâtir un projet européen plus clair pour vous toutes et tous. Au fond, un projet où le désir de quitter l’Europe ne sera plus la réponse aux difficultés d’aujourd’hui car je pense que c’est une mauvaise réponse. Alors le Brexit a été l’objet de beaucoup d’approximations et d’exagérations et je veux ce soir vous dire quelles seront les prochaines étapes et les conséquences concrètes pour vous.
Demain de manière très pratique, rien ne changera dans nos relations avec le Royaume-Uni. Durant toute l’année 2020 nous vivrons ce qu’on appelle une « période de transition », c’est-à-dire qu’on pourra voyager, exporter, commercer, pêcher exactement comme avant. Vous ne vous réveillerez pas demain matin avec des règles différentes pour votre quotidien. Il n’y aura qu’un changement, il est institutionnel. Dès demain matin, le Royaume-Uni ne participera plus aux décisions européennes. Pour la France, cela signifie que cinq députés supplémentaires siègeront désormais au Parlement européen et remplaceront certains des députés britanniques qui viennent de quitter ce Parlement. Je veux aussi dire à nos concitoyens français vivant au Royaume-Uni que leurs droits seront maintenus, préservés, défendus, qu’ils le sont et que nous avons garantie dans cette période de transition évidemment toutes les règles qui leur permettent de continuer leur vie normale, leurs activités.