De ces questionnaires, trois grands groupes ont émergé : les chrétiens, les musulmans et les non religieux. Les enfants des autres ménages religieuses ne sont pas parvenus à constituer une grande taille de l’échantillon suffisante pour faire l’objet d’analyses supplémentaires.
Les conclusions de l’étude sont en contradiction avec la perception des parents religieux, qui sont plus susceptibles que les parents non-religieux de signaler que leurs enfants ont un degré élevé d’empathie et de sensibilité face à la détresse des autres.
La Consolidation
La relation négative entre la religiosité et l’altruisme se renforce avec l’âge, a constaté l’équipe dirigée par Jean Decety. En effet, les enfants ayant baigné pendant longtemps dans une ambiance religieuse au sein du ménage -ayant une plus longue expérience religieuse- semblent les plus récalcitrants au partage.
Les chercheurs ont aussi noté que les enfants des ménages religieuses sont portés à faire des jugements hâtifs et sont favorables à des peines plus sévères contre des comportements anti-sociaux (qui ne sont pas forcément punis par la loi). Ce comportement de sévérité a été moins observé chez les enfants issus de familles athées.
Au demeurant, ces résultats confirment les études précédentes ayant portées sur des adultes, et qui ont trouvé que la religiosité est liée à des attitudes punitives envers les infractions interpersonnelles fortement empreintes de moralité.
«L’ensemble de ces résultats révèlent la similitude entre les pays dans la façon dont la religion influe négativement sur l’altruisme des enfants. Ils remettent en cause le point de vue selon lequel la religiosité facilite le comportement social. Ils remettent aussi en question l’utilité et la vitalité de la religion pour le développement moral. Ces interrogations montrent que le discours moral ne sécurise pas la bonté humaine. En fait, il produit exactement le contraire », a déclaré le professeur Decety.