Vous avez le « Blues » (le cafard)? Allez faire du « shopping » (magasinage). Vous sentirez du mieux et serez trois fois plus heureux. La démangeaison d’acheter, loin d’être une action vide et superficielle, peut être un «moyen efficace de réduire la tristesse», selon les chercheurs de l’Université du Michigan. Être bien vêtu et avoir fière allure peuvent rehausser la confiance en soi et fournir l’élan nécessaire pour se diriger vers le succès. Cependant, à quel moment devient-on trop dépendant de tous ces, soi-disant, objets essentiels pour continuer à se sentir bien dans sa peau?

Le remontant inoffensif

L’étude a consisté dans la réalisation de trois expériences visant à déterminer si le fait d’acheter constitue un remontant inoffensif pour retrouver la confiance en soi et lutter contre les sentiments de tristesse. Les résultats ont révélé que l’achat d’un objet désiré est un moyen 40 fois plus efficace de procurer aux gens le sentiment d’avoir une main mise sur leur environnement. Des études antérieures ont montré que les consommateurs retrouve un sentiment positifs à la seule pensée d’acheter, surtout lorsque que le shopping a été motivée par le désir de recouvrer la bonne humeur.

Toutefois, les auteurs de l’étude affirment qu’il demeure difficile de savoir si faire du shopping procure des avantages qui vont au-delà de la simple distraction ou la satisfaction passagère. « Notre travail, ont-ils affirmé, suggère que les choix commerciaux peuvent aider à restaurer la confiance personnel, le sentiment de contrôle sur le monde extérieur et donc réduire la tristesse. La Thérapie- emplettes, c’est-à-dire les achats motivés par la détresse – est souvent considérée comme inefficace, inutile et révélatrice du côté négatif du consumérisme. Nous proposons que, dorénavant, la thérapie-emplettes soit vue de façon plus positive, et que le shopping soit considéré comme un moyen efficace de réduire la tristesse. »

Cependant, le sentiment de maitrise de soi et de son environnement ne succède pas systématiquement à l’acte d’acheter.

La descente en enfer.

Certaines personnes ont du mal à se déprendre du sentiment de culpabilité et de détresse engendré par l’incapacité de réprimer une forte envie d’acheter. Les chercheurs ont démontré que les personnes souffrant de cette dépendance ont un afflux de dopamine (une substance chimique produite dans le cerveau et associée au plaisir et à la récompense) quand elles parviennent à satisfaire un besoin pressant, comme une frénésie de magasinage. Au fil du temps, elles deviennent dépendantes de cette sensation agréable. Malheureusement, la gratification immédiate d’un achat fabuleux cède inévitablement la place à la culpabilité, à la honte et au désappointement. Il en résulte un cercle vicieux qui engendre un sentiment d’impuissance et de perte de maîtrise de soi.

De fait, la dépendance au magasinage est plus qu’un manque de volonté ou de maîtrise de soi. Il s’agit aussi d’un trouble du comportement attribuable à la manière dont une personne a été élevée. Selon les études, il se pourrait que les acheteurs compulsifs aient appris ces comportements à la maison ou aient subi des mauvais traitements (comme un abus sexuel) pendant l’enfance. En outre, la probabilité que la dépendance au magasinage s’accompagne d’au moins une autre dépendance (par ex. la toxicomanie) ou d’un autre trouble (par ex. un trouble anxieux, un trouble obsessionnel-compulsif, un trouble du contrôle des impulsions ou un trouble de l’humeur, comme la dépression) s’avère relativement élevée la plupart du temps.

L’environnement social peut aussi jouer un rôle dans la dépendance au magasinage. Selon les études, ce phénomène est rare dans les pays en voie de développement, sauf chez les personnes aisées. Par contre, dans les pays développés qui ont une économie de marché, la grande disponibilité des biens de consommation, le revenu disponible et le temps libre semblent contribuer à déterminer qui sera touché par une dépendance au magasinage.

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