Les pièces utilisées pour l’étude, notamment «The Smudge», «Texas Blues» et «Jordu», mettaient en vedette un pianiste soliste soutenu par une section rythmique.
Des retards systémiques ont été ajoutés aux « temps forts » du pianiste.
Dans un premier schéma, les temps forts – les premiers et troisième temps dans une mesure à quatre temps – ont été uniformément retardés de 30 millisecondes par rapport à ceux joués par la section rythmique.
Pour le deuxième schéma, à la fois les temps forts et les « contretemps » du soliste – donc les quatre temps de la mesure – ont été retardés par rapport au groupe.
Les musiciens participants ont été invités à comparer les différentes manipulations entre elles et à répondre aux questions « Est-ce que ça swingue ? » et « Est-ce que ça groove? » pour chaque pièce séparément.
Ils ont donné des réponses sur une échelle allant de 1, « pas du tout », à 4, « tout à fait ».
Lorsque les temps forts étaient retardés mais que les contretemps restaient les mêmes, la musique était 7,48 fois plus susceptible d’être considérée par les musiciens de jazz comme « swinguante » par rapport à la musique sans retard.
Ce constat est significatif, car les musiciens n’ont trouvé aucune différence de swing entre la musique qui avait des retards à la fois dans les temps forts et les contretemps et la pièce sans retards ou décalage rythmique.
Les auteurs concluent que les retards systémiques dans les temps forts d’un soliste augmentent la perception du swing par l’auditeur, suggérant qu’ils sont un élément clé du style propre à cette musique.