Le principe de la laïcité ne fait pas l’unanimité et la séparation stricte entre la religion et la politique continue de diviser. A preuve, un nouveau sondage réalisé le Pew Research Center montre que près de la moitié des Américains estiment que l’église et les autres maisons religieuses devraient s’exprimer régulièrement sur les questions sociales et politiques. Plus précisément, 49% des personnes interrogées sont favorables à ce que la religion s’investisse dans les débats politiques, contre 43% en 2010, tandis que 48% estiment qu’elles devraient rester en dehors de la politique.
La hausse est portée par les républicains -réputés conservateurs et puritains- qui sont désormais 59% à soutenir un rôle accru de la religion en politique, contre 48% en 2010, alors que le chiffre est quasi-stable chez les démocrates. Pour près de trois-quarts des républicains et la moitié des démocrates, il est important que leurs représentants au Congrès aient de fortes croyances religieuses.
Une majorité importante mais en baisse (de 70% en 2010 à 63% aujourd’hui) continue toutefois de refuser que les hommes religieux appellent officiellement à voter pour des candidats aux élections.
Parallèlement, une proportion record de 72% des Américains pense que la religion perd de l’influence dans la vie américaine, ce qu’une majorité d’entre eux regrette.
Les résultats de cette reflètent le fossé grandissant entre les Américains religieusement engagés et la part croissante de la population qui n’est pas affiliée à une religion (parfois appelé les « ni-ni »). L’appétit du public pour l’influence religieuse dans la politique augmente en partie parce que ceux qui continuent à s’identifier à une religion (par exemple, les protestants, les catholiques et les autres) n’hésitent plus, lors de leurs prestations, dans les églises et autres lieux de culte, à apporter leur point de vue sur les enjeux politiques et les dirigeants politiques, eux-mêmes, parlent publiquement plus souvent de la religion. Les «ni-ni», eux, s’opposent à l’imbrication de la religion et de la politique. L’analyse du Pew Research Center montre que le soutien croissant de la religion en politique émane de ceux qui pensent la religion a sur la société un impact positif.
En marge de cette étude, le Pew a aussi abordé une autre question controversée : l’homosexualité. Et il apparait que la moitié des Américains considère que l’homosexualité est un péché, contre 45% en mai 2013. Même si les marges d’erreur de l’étude sont plus importantes pour les sous-catégories de la population, une nette différence d’attitude apparaît entre les protestants blancs évangéliques (82% estiment que «le comportement homosexuel est un péché») et les catholiques (44%).
Notis©2014