M. Gitler a qualifié son passage dans la maison de disque « Prestige » comme « une école de fin d’études », le début d’une expérience qui a éclairé le reste de sa carrière.
Ses connaissances du jazz – acquises en allant dans des boîtes de nuit, en assistant à des séances d’enregistrement et en passant du temps avec des musiciens – en ont fait un personnage pragmatique et érudit.
Il a été l’un des premiers partisans de musiciens plongés dans l’obscurité, tombé en disgrâce, comme le saxophoniste ténor Dexter Gordon, qui passa de nombreuses années en Europe, à l’abri des projecteurs américains, avant de recouvrer la gloire dans les années 1970.
Brooklyn
Ira Gitler est né le 18 décembre 1928 à Brooklyn de parents ayant immigré de Russie. Son père, Samuel, était fourreur et sa mère, Frances (Goldberg) Gitler, était femme au foyer.
À l’âge de 5 ans, Ira a commencé à prendre des leçons de piano. Peu de temps après, il est initié à la mode (grand orchestre) swing par son frère Monroe, âgé de 12 ans. Ensemble, ils ont écouté du Swing à la radio et des disques de Count Basie et Benny Goodman.
Adolescent, il se rendit dans des boîtes de nuit à Manhattan et entendit pour la première fois le bebop en direct. Écrivant en 1946 pour le journal Columbia Grammar School, il passa en revue la performance époustouflante du trompettiste Dizzy Gillespie au Spotlite Club situé sur la West 52nd Street.
Pendant ses études à l’Université du Missouri, M. Gitler a fréquenté des clubs de jazz à Saint-Louis, à Kansas City, dans le Missouri, à Chicago et, pendant les vacances d’été, à la 52nd Street et à Harlem. Finalement l’amour du Jazz prit le dessus. Il a quitté l’université avant d’obtenir son diplôme pour rejoindre Prestige.