Les cheveux sont irrigués par notre sang, ils recèlent donc toutes les substances qui circulent dans notre corps, y compris les médicaments et les drogues. Cette persistance peut durer très longtemps, et comme les cheveux poussent en moyenne d’un centimètre par mois, l’étude du cheveu sur toute sa longueur peut donner une indication sur la consommation de médicaments ou de drogues.

Cela se fait déjà dans des affaires de police, pour lutter contre le dopage ou dans le domaine médical.

Ainsi, doser les médicaments donnés dans le traitement du sida permet aussi de mesurer la « compliance » – c’est-à-dire l’observance du malade pour les médicaments – et d’évaluer le rôle de cette observance sur les rechutes. Ces prélèvements sont beaucoup plus faciles à réaliser que les prises de sang, car ils ne sont pas agressifs. Ils sont aussi plus informatifs car, au lieu de fournir une photographie à un moment T, en l’occurrence le jour même de la prise de médicaments, ils informent sur la prise continue des médicaments.

Par ailleurs, l’analyse des cheveux livre à la police la concentration dans l’organisme de différentes drogues illégales telles que la cocaïne, le cannabis, l’héroïne ou les amphétamines, qui persistent dans les cheveux jusqu’à 90 jours, contre 12 heures dans le sang ou 2 à 4 jours dans les urines. Il est à noter que la consommation chronique d’alcool peut aussi être mesurée grâce aux cheveux.

Le troisième domaine qui utilise cette technique de dosage est la recherche des produits dopants dans le sport de haut niveau. Elle réussit là où la détection chimique dans le sang ou les urines échoue, les tricheurs ayant appris à passer entre les mailles du filet en alternant les périodes de prise de drogue et d’abstinence.