La gentillesse est une notion qui parait difficilement transposable au monde du travail, que l’on assimile invariablement à un « univers impitoyable » où règnerait exclusivement compétition effrénée, obsession des chiffres, ambition égotique, coup bas et autres manœuvres « sans foi ni loi »…

Pourtant,  de nombreuses et concordantes études montrent que ce sont les entreprises où il fait bon vivre qui connaissent la stabilité et la croissance.

La pseudo gentillesse

Les gens qui manquent de personnalité et de décision se cachent souvent derrière leur «gentillesse» à eux. Il s’agit en fait d’une forme de soumission volontaire par crainte des conséquences relationnelles, et donc par besoin de reconnaissance. En d’autres termes, ils ont peur de froisser, de ne pas être aimés.

De façon générale, nous trouvons rarement “gentils” les gens à qui nous pouvons imposer toutes nos volontés. Plus ou moins consciemment, nous abusons de leur « gentillesse », sans leur en être reconnaissants.  Il s’agit donc plutôt d’un comportement victime/persécuteur ou d’un message contraignant type “fais plaisir” qui cache un besoin d’affirmation de soi et/ou de reconnaissance mal comblé.

De même, lorsqu’elle n’est pas spontanée ou gratuite, la générosité attend le renvoi d’ascenseur, qui exige la réciprocité, qui réclame son ROI. Le service est rendu essentiellement dans le but de rendre redevable, et n’oublie pas de le rappeler lorsqu’il vient chercher son du “avec tout ce que j’ai fait pour toi” et autres “moi, quand tu as eu besoin de moi, je n’ai pas hésité une seconde”. Ce comportement n’a rien à voir avec de la gentillesse, c’est une forme de manipulation qui emprisonne l’autre dans la « redevabilité »: l’exigence d’un donnant-donnant sans qu’il y ait eu d’accord mutuel.