Le patron du premier groupe de distribution britannique, «John Lewis», a décrit la France comme un pays «sclérosé, sombre et sans espoir». Andy Street a conseillé aux investisseurs de retirer leur argent dans ce pays « où rien ne fonctionne ». Dans le cadre d’une cérémonie organisée à Londres, Monsieur Street a dit aux entrepreneurs venus de tout le Royaume-Uni que la France est un pays «en déclin». Mais quelques heures plus tard, ces propos acerbes sur le voisin français ont été adoucis par un communiqué de « John Lewis » paru dans le journal « The time ». Selon le grand distributeur, les commentaires de son patron ne « méritent pas d’être pris au sérieux »
Le malaise français
De retour de Paris où il a reçu le prix international du meilleur manager du secteur de la distribution, M. Street tenait à faire un bref commentaire sur son non moins bref séjour dans la capitale française. Cette occasion lui a été donnée lors d’un événement à Londres pour marquer la fin du « concours John Lewis », consacrant les meilleures start-up. Andy Street a déclaré: «Je n’ai jamais été dans un pays aussi mal à l’aise … rien ne fonctionne là-bas et pire, personne ne s’en soucie. » insistant sur l’image dégradé d’un pays « en déclin », il a dit : « Si vous avez des investissements dans les entreprises françaises, retirez-les immédiatement ! »
Le démenti
M. Street a présenté ses excuses pour ses commentaires « exagérés». Il a dit: « Les remarques que j’ai faites étaient censés aiguayer l’atmosphère, des propos de circonstance traduisant une vue d’esprit (…). Je suis allé trop loin, je regrette les commentaires, et je présente mes excuses sans réserve… »
Bien avant lui, un porte-parole du grand magasin britannique, qui par ailleurs envisage de lancer une version française de son site web, a déclaré: « Ces commentaires déplacés n’ont jamais été destinées à être (re)pris au sérieux. »
Le directeur de communication de l’ambassade de France à Londres a déclaré que les commentaires de M. Street « ne reflètent pas l’attractivité de la France pour les investissements étrangers. La France est le cinquième plus grand pays d’accueil d’investissements directs étrangers dans le monde, pour un total de 1,100 milliards d’euros (environ 1500 milliards de dollars). Cela montre, bien évidemment, que de nombreuses entreprises étrangères ne partagent pas l’opinion de M. Street. Aussi, dire que « rien ne fonctionne en France » est réducteur et exagéré. Tout le monde qui a vécu en France sait qu’il y a dans ce pays des services publics de classe mondiale. Le transport en commun, par exemple, est excellent, et à un prix que M. Street a peu de chance de trouver dans de nombreux pays. Les gens qui travaillent en France bénéficient d’un des meilleurs systèmes de santé et de sécurité sociale. Et en fin de compte, la productivité moyenne des travailleurs est plus élevée en France que dans beaucoup d’autres pays développés. »
Le porte-parole de l’ambassade de France a aussi insisté sur le plan d’action du gouvernement français : « loin d’être sclérosée, la France est engagée dans de vastes réformes structurelles, avec 50 milliards d’euros d’économies au cours des trois prochaines années (dont 21 l’année prochaine) dont la plupart sera utilisée pour réduire les impôts des entreprises (…). La France est la cinquième plus grande économie dans le monde, la deuxième en Europe. Il serait insensé pour n’importe quel importante entreprise internationale de négliger un tel marché. »
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