Selon les auteurs du rapport, cette perspective comporte cependant d’importants risques. De même que l’annonce initiale de la normalisation de la politique monétaire des États-Unis a créé des perturbations sur les marchés financiers en 2013, le premier relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale des États-Unis depuis la crise financière mondiale pourrait engendrer de l’instabilité sur les marchés et réduire les flux de capitaux en direction des pays émergents dans une proportion pouvant aller jusqu’à 1,8 point de PIB.
Relèvement négatif
« Le possible relèvement des taux d’intérêt américains est la principale ombre qui plane sur l’économie des pays pauvres », estime Kaushik Basu, vice-président de la Banque mondiale. « Un tel phénomène pourrait freiner les flux de capitaux et alourdir les charges d’emprunt. La présente édition des Perspectives économiques mondiales analyse de façon exhaustive les conséquences potentielles d’un relèvement des taux américains sur les pays en développement ».
Une hausse des taux pénaliserait principalement les marchés émergents les plus vulnérables dont les perspectives de croissance se détériorent. Un ralentissement des mouvements de capitaux aggraverait les défis auxquels sont confrontés les pays émergents exportateurs de produits de base, qui peinent déjà à s’adapter à la faiblesse persistante des cours, et compliquerait aussi la tâche des pays où l’incertitude pèse sur l’action publique.
« À moins qu’ils aient adopté des politiques prudentes pour consolider leur situation budgétaire et leur position extérieure, les pays émergents risquent de rencontrer des difficultés considérables lorsqu’il faudra faire face aux turbulences et autres répercussions susceptibles d’être provoquées par un resserrement de la politique monétaire de la Fed », commente Ayhan Kose, directeur du Groupe d’étude sur les perspectives de développement à la Banque mondiale.