En Afghanistan et l’Iran, par exemple, la conversion au christianisme par un musulman est punie par la peine de mort ou l’emprisonnement. Il est donc peu probable que l’Allemagne expulse les réfugiés iraniens et afghans convertis vers l’Iran et l’Afghanistan.
Aucun candidat n’a ouvertement admis s’être convertis pour augmenter les chances de se voir accordé le droit d’asile. Plusieurs candidats au baptême chrétien ont refusé de donner leurs noms de peur des répercussions contre les autres membres de leurs familles restées au pays.
L’écho du passé
L’utilisation de la religion pour améliorer les conditions d’existence n’est pas une nouveauté. Le mouvement des migrants musulmans se convertissant au christianisme fait échos aux moyens utilisés par les catholiques désespérés pendant la famine en Irlande. En effet, suite à la catastrophe humanitaire qui frappa l’Irlande en 1845, certaines sociétés et organismes de bienfaisance n’accordèrent la soupe populaire aux Protestants qu’à condition que ces derniers eussent été convertis au Catholicisme. Contraints de choisir entre la famine et de religion, certains l’ont peut-être fait de bonne foi, mais pas forcément avec autant de conviction.
Ce subterfuge a également été utilisé dans l’Amérique ségrégationniste par les descendants d’esclaves. Dans les années 50, de nombreux leaders Noirs, notamment des jazzmen, Fritz Jones (Ahmad Jamal), William Emanuel Huddleston (Yusef Abdul Lateef) Art Blakey (Abdullah Ibn Buhaina), McCoy Tyner (Sulaiman Saud), Charlie Parker (Abdul Karim)… se sont convertis à l’islam. Ils se sont tournés vers l’islam, en partie, pour d’authentiques raisons religieuses, car selon la formule consacrée « l’Islam fait tomber les barrières raciales et procure la dignité à ses adeptes » ; et, en partie, parce que l’Islam leur a servi comme une marque de distinction. Beaucoup utilisèrent les noms musulmans et la mention « blanc » inscrits sur leur carte syndicale pour accéder à des restaurants, hôtels ainsi que d’autres lieux et commodités réservés aux Blancs.