« Concrètement, c’est le traitement syntaxique et non sémantique qui est la clé de ce type de communication. Cependant, les notions conventionnelles de sémantique peuvent ne pas s’appliquer au traitement musical par le cerveau. »

Gyrus 

Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont examiné l’activité cérébrale de 11 hommes âgés de 25 à 56 ans, très compétents en interprétation du piano-jazz. Au cours de chaque session de 10 minutes d’échanges de phrases de quatre mesures, un musicien était allongé sur le dos à l’intérieur de l’appareil d’IRM avec un clavier de piano en plastique posé sur ses genoux tandis que ses jambes étaient surélevées avec un coussin.

Le clavier a été spécialement construit pour ne pas avoir de pièces métalliques qui seraient attirées par le grand aimant du scanner.

Une paire de miroirs a été placée de façon à ce que le musicien puisse regarder directement vers le haut dans l’appareil d’IRM et voir le déplacement de ses doigts sur le clavier.

L’improvisation entre les musiciens a activé des zones du cerveau liées au traitement syntaxique du langage, appelées gyrus frontal inférieur et gyrus temporal supérieur postérieur.

En revanche, l’échange musical a désactivé les structures cérébrales impliquées dans le traitement sémantique, appelées gyrus angulaire et gyrus supramarginal.

Le Dr Limb a conclu son commentaire en ces termes: «Lorsque deux musiciens de jazz semblent perdus dans leurs pensées alors qu’ils échangent des pensées musicales, ils n’attendent pas simplement leur tour pour jouer. En réalité, ils utilisent les zones syntaxiques de leur cerveau pour traiter ce qu’ils entendent afin qu’ils puissent répondre en jouant une nouvelle série de notes qui n’ont pas été composées ou pratiquées auparavant ».