Les technologies ont accru le fossé qui sépare les riches et les pauvres. C’est le constat du « Rapport sur le développement dans le monde » produit par la banque mondiale. Selon cette étude disponible en ligne, une infime minorité, composée de personnes riches, compétentes et influentes à travers le monde, est mieux placée pour tirer parti des nouvelles technologies. En outre, bien que le nombre d’utilisateurs de l’internet dans le monde ait plus que triplé depuis 2005, quatre milliards de personnes n’y ont toujours pas encore accès.
La transformation du monde
La révolution numérique est en train de transformer le monde, facilitant les flux d’information et la montée en puissance des pays en développement qui sont en mesure de tirer profit de nouvelles opportunités. Plus de 40 % des adultes en Afrique de l’Est paient leurs factures de services publics par téléphone mobile. En Chine, huit millions d’entrepreneurs, dont un tiers de femmes, utilisent une plateforme de commerce électronique pour vendre des produits à l’échelle nationale et les exporter vers 120 pays. L’Inde a fourni une identité numérique à caractère unique à près d’un milliard de personnes en cinq ans ; elle a par ailleurs élargi l’accès aux services publics et réduit la corruption sur ce front. Et dans le domaine des services de santé publique, de simples SMS se sont avérés efficaces pour rappeler à des personnes vivant avec le VIH de prendre leurs médicaments vitaux.
Le « fossé du savoir »
Pour Kaushik Basu, économiste en chef de la Banque mondiale : « Le fait qu’aujourd’hui 40 % de la population mondiale soit connectée par l’internet constitue une transformation stupéfiante. S’il faut se féliciter de cet exploit, c’est également l’occasion de se rappeler que nous devons éviter de créer une nouvelle classe marginale. Dans un monde où près de 20 % de la population est incapable de lire et d’écrire, la seule diffusion des technologies numériques a peu de chances de combler le fossé du savoir. » Pour Jim Yong Kim, président du Groupe Banque mondiale, la marche vers la numérisation du monde des activités, ne doit « laisser personne sur la touche, parce que le coût des opportunités perdues est énorme. »