La conférence de Londres sur l’impunité des violences sexuelles commises pendant les conflits est l’occasion de dénoncer la barbarie dont les femmes sont victimes à travers le monde. Une Pakistanaise lapidée pour un mariage d’amour par sa propre famille, une Soudanaise, enceinte, condamnée à mort pour ne pas avoir respecté la religion de son père, deux Indiennes retrouvées pendues, après avoir été violées, 20 Nigérianes qui s’ajoutent aux 233 autres kidnappées promises à l’esclavagisme et aux mariages forcés… Ces éléments de l’actualité montrent que les femmes continuent de faire l’objet de traitements moyenâgeux.

Crime d’honneur

Il reste encore une trentaine de pays dans lesquels l’activité sexuelle des femmes « hors cadre » jette le déshonneur sur son clan. Qu’elles soient violées, adultères ou dépucelées avant leur mariage, certaines familles sont prêtes à les tuer. Pour « l’honneur ». Comme Farzana Parvenn, cette jeune Pakistanaise de 25 ans, enceinte, qui a été lapidée à coups de briques par son père et trente frères, cousins, oncles pour avoir épousé un homme qu’ils n’approuvaient pas. En toute impunité. D’après le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), près de 5000 femmes seraient victimes de crimes d’honneur chaque année. La Fédération internationale pour les Droits de l’homme estime qu’entre 1200 et 1800 meurtres de ce type sont commis au Pakistan.

Apostasie

Au pays de Meriam, condamnée à mort pour avoir épousé un chrétien, les femmes sont des sous-humains. Près de 88% des femmes et filles ont été mutilées. Elles ne peuvent pas demander de passeport seules, ni voyager, ni sortir de chez elles, ni choisir leur logement et leur travail aussi librement que les hommes.

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Mariage forcé

Les femmes ne disposent pas de leur corps en Guinée. Près de 63% ont été mariées alors qu’elles n’étaient encore que des adolescentes. Les Guinéennes sont les femmes à subir le plus de maternités précoces dans le monde avec les Nigériennes et les Maliennes, dont les trois quarts attestent ne pouvoir refuser un rapport sexuel avec leur partenaire. Les pays voisins comme l’Erythrée, la Sierra Leone affichent des chiffres du même ordre. La fréquence des conflits dans ces zones ne font qu’aggraver la situation des femmes, première victimes des guerres.

Excision 

Elles ne sont que 2% de femmes à avoir échappé au rasoir leur lacérant le sexe. En Somalie, l’excision est un geste banal. Pourtant, c’est en Egypte qu’elles sont les plus nombreuses, c’est-à-dire 27.2 millions. L’ONU estime à 130 millions le nombre de femmes dont on a coupé le clitoris et cousu les lèvres pour que leur futur mari soit assuré de leur virginité.

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Viol institutionnel

L’Onu a qualifié le viol de « problème national » en Inde. Là-bas, le viol conjugal n’est pas un crime et 94% des policiers trouvent normal qu’un homme puisse avoir des rapports avec sa femme sans son consentement. D’après une étude, près de 20 737 viols ont été signalés en 2007. On ose à peine calculer ceux qui ont été tus. Un an et demi après la vague de protestation massive qui avait suivi la mort d’une jeune femme violée dans un bus à New Delhi, l’Inde n’a pas changé grand chose. Deux cousines ont été retrouvées pendues le 28 mai dans un village de l’Uttar Pradesh, après avoir été violées. Le viol est aussi une arme de guerre massive. Lors du génocide, rwandais de 1994, entre 250 000 et 500 000 femmes ont été abusées. En République démocratique du Congo (RDC), on estime leur nombre à 1100 chaque jour. Selon la Banque mondiale, une femme sur cinq sera victime de viol ou d’une tentative de viol au cours de sa vie.

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