Pour les Noirs américains, le mot «lynchage» évoque des images cauchemardesques de l’époque où leurs ancêtres vivaient dans la peur d’être assassinés par des foules blanches sans foi ni loi dans aveuglés par la perte de leurs privilèges.
Dans cette campagne de terreur, des Noirs ont été torturés, mutilés, brûlés vifs, et leurs corps -« des fruits étranges »-ont été pendus aux arbres.
De tels lynchages étaient courants après l’émancipation des esclaves, et on estime qu’il y a eu plus de 4 000 meurtres entre 1877 et 1950.
Ces images d’attaques de justiciers blancs contre des Noirs innocents devraient normalement appartenir au passé. Mais, malheureusement, l’actualité démontre le contraire. Au cours des dernières semaines du mois d’octobre 2021, le mot «lynchage» a utilisé à plusieurs reprises par la presse pour décrire le meurtre d’un ancien athlète vedette de 25 ans dans l’État de Géorgie.
Ahmaud Arbery faisait du jogging dans un quartier à prédominance blanche lorsqu’il a été poursuivi par trois hommes blancs dans des camionnettes qui, de leur propre aveu, avaient repéré « un homme noir en train de courir et pensaient qu’il ne préparait rien de bon ». Ils l’ont poursuivi dans les rues avant de le tuer avec un fusil de chasse.
Dans une Amérique encore traumatisée par l’affaire George Floyd, l’automobiliste noir assassiné par un policier blanc qui s’est agenouillé sur le cou pendant neuf minutes, et avec la montée du mouvement Black Lives Matter, le meurtre de M. Arbery à Satilla Shores laisse penser que, malgré les affirmations contraires, les États-Unis pataugent toujours dans un racisme systémique.