La voix juvénile de Scott exprimait une émotion lourde, une technique semblable à celle de de Billie Holiday ou Nancy Wilson. Après l’avoir vu chanter en 1994, la chanteuse Madonna a dit au New York Times que Jimmy Scott est « le seul chanteur à l’avoir fait pleurer ». Dans la même veine, le grand Ray Charles a dit : « Jimmy exprimait l’âme à une époque où les autres n’exprimaient que des mots ».

Un succès tardif

L’album « Falling in Love Is Wonderful »*, l’un des plus abouti du chanteur, est sorti dans les années 1960, mais il a disparu des rayons, pour réapparaitre au début des années 1990. Son album 1992 « All the Way », qui signait le retour de l’artiste dans les affaires musicales, a été vendu à seulement 49 000 exemplaires aux États-Unis, mais lui a valu un culte populaire en Europe et en Asie, notamment au Japon, où Jimmy Scott est particulièrement célèbre.

Un différend juridique et judiciaire entre différent labels a empêché Scott d’exprimer son talent. La société Savoy Records, arguant de l’existence d’un contrat d’exclusivité à vie avec le chanteur a systématiquement bloqué toutes ses nouvelles parutions pendant 20 ans. Pendant ce temps, Jimmy Scott a tiré le diable par la queue en travaillant comme surveillant dans les hôtels et centre de soins de santé.

Son épouse, Jeanie, a déclaré: « Il était un ange sur la Terre. Il était différent, il était gentil, il était humble avec tout le monde. Il a eu une vie difficile, mais il n’a en jamais fait cas…. aucun ressentiment. »