Pendant plus de cinq décennies, Jimmy Scott a compté parmi les meilleurs vocalistes de la Musique Afro-Américaine. Billie Holiday, qui fait autorité en la matière, a cité Jimmy Scott – et seulement Jimmy Scott – comme le chanteur qu’elle admirait.

Bien qu’il ait été, pendant une période interminable, « peut-être le chanteur américain le plus injustement ignoré du XXe siècle » (selon Joseph Hooper dans un portrait du New York Times Magazine), Jimmy Scott a finalement -sur le tard- conquit le cœur d’un public  dévoué.

Monsieur Scott est mort dans son sommeil à son domicile de Las Vegas, le jeudi 12 juin 2014. Sous les soins d’une infirmière, Il luttait à domicile contre des problèmes de santé découlant d’une déficience génétique de l’hormone. Jimmy Scott n’était plus monté sur scène depuis deux ans, mais continuait à  fréquenter les studios d’enregistrement.

La voix de Kallmann

Né dans une famille de 10 enfants à Cleveland, Ohio, le 17 Juillet 1925, James Victor Scott a commencé son apprentissage en chantant, enfant, dans une chorale de l’église de son quartier. Frappé très tôt par le syndrome de Kallmann, une affection rare qui se caractérise notamment par l’arrêt de la puberté, Jimmy Scott a gardé jusqu’à l’âge adulte la voix d’un enfant, douce, aiguë, tout en soprano. Ce handicap est finalement devenu le trait qui a aidé Monsieur Scott à se démarquer de tant que chanteur.

Jimmy Scott a également trainé toute sa vie durant une insuffisance cardiaque congestive aggravée par un style de vie marqué par une consommation constante d’alcool et de cigarette.