Sa première guitare basse, une P-BASS 57’ de couleur noire avec une planche en érable, fut rapidement volée, sans doute par un fan ou membre du personnel de Motown. Il l’a remplaça par une autre basse électrique de la marque Fender, connue sous le nom de “Funk Machine”. Cette Basse-Precision 62’, à trois tons sunburst avec une planche en palissandre, est la basse gronde en sourdine dans d’innombrables tubes de Motown, parus tout au long des années soixante.
Enfilée avec des cordes plates épaisses de la marque LaBella, le son de la “Funk Machine” avait un effet vertigineux, impraticable -ce qui pourrait être dû à une manche déformé. Cette P-Basse a également été volée et n’a jamais été retrouvée.
Parallèlement à sa qualité de premier bassiste de Motown, James Jamerson développa une dépendance croissante à l’alcool qui compliqua ses relations professionnelles et détint sur sa vie privée.
Une histoire célèbre raconte que, malgré cette addiction de plus en plus inquiétante, Marvin Gaye refusa d’enregistrer « what’s going on » sans Jamerson. Un autre témoignage raconte que le bassiste se trouvait en train de jouer avec un groupe dans un bar, tellement ivre qu’il ne pouvait ni s’asseoir ni se tenir debout, il joua les morceaux allongé sur le dos!
Lorsqu’en 1972, Berry Gordy transféra le siège social de Motown à Los Angeles, Jamerson le suivit, par fidélité. Cette nouvelle aventure prit fin un an plus tard, ce qui contraint le bassiste à chercher du travail dans une ville inconnue.
James Jamerson parvint a à maintenir un niveau de vie convenable tout au long des années 70, enregistrant des sessions pour d’autres maisons de disques de Robert Palmer et Hues Corporation, entre autres. Mais, au fur et à mesure que la décennie avançait et que le paysage musical changeait, les sollicitations devinrent de plus en plus rares.