Il y a plus 40 ans que le pionnier de la basse électrique, James Jamerson, décéda, à l’âge de 47 ans. Pratiquement inconnu au moment de son décès, il a laissé, du sommet de sa créativité, un héritage sans précédent dans le monde la guitare basse.
Né en Caroline du Sud (USA) en 1936, James Jameson a hérité sa sensibilité musicale de sa grand-mère et de sa tante. A l’âge de 10 ans, il était assez bon au piano pour pouvoir faire partie de la chorale de son église locale.
Aussitôt installé à Detroit avec sa mère, au lycée, il décida d’apprendre un deuxième instrument. Doté de grandes et puissantes mains, il trouva rapidement une affinité naturelle avec la contrebasse avant d’adopter définitivement la basse électrique.
À la fin des années 50, les concerts de Jamerson dans les clubs de Detroit, au contacts des musiciens de Jazz, lui permirent d’affuter sa technique et enrichir son vocabulaire. Fortement influencé par le contrebassiste, Ray Brown, il intégra la syncope propre au bebop pour créer des grooves rythmiquement complexes, parcourant toute la longueur de la manche, tout en ajoutant des fioritures du registre supérieur de l’instrument.
Les maisons de disques locales l’accueillirent à bras ouverts, moyennant une rémunération “princière”: 10 à 20 dollars à chaque session. Grace à ce “confort” financier, qui l’exemptait de la pénibilité des usines de fabrication automobiles et entrepôts de Detroit, James Jamerson consacra entièrement son temps à s’affuter musicalement.
En 1959 Berry Gordy, alors jeune Directeur de Motown, embaucha Jamerson comme le bassiste maison et l’intégra dans l’élite du “Funk Brothers”, un groupe qui a accompagné les stars de Motown. Si vous écoutez une ligne de basse d’un enregistrement Motown datant de cette époque caractérisée par des pistes chromatiques de seizièmes bouillonnantes, des cordes ouvertes, assortie d’une riche inventivité musicale, il est probable (mais pas garanti) qu’elle soit l’œuvre de James Jamerson.