Le meurtre de Jovenel Moise a plongé le peuple haïtien, déjà profondément troublé, dans la tourmente – mais la hantise a toujours été l’état naturel de ce petit pays des Caraïbes, un pays si pauvre que la plupart de ses arbres ont été coupés pour faire du charbon de bois.
Rituels vaudous
La dernière catastrophe majeure, avant l’assassinat du Président Haïtien, est survenue en 2010 lorsqu’un tremblement de terre dévastateur, d’une magnitude de 7,0 sur l’échelle de Richter, a rasé une grande partie du pays, tuant plus de 300 000 personnes. Peu de temps après, le prédicateur évangélique américain Pat Robertson a fait sensation lorsqu’il a affirmé que « les Haïtiens récoltent les conséquences du pacte que leurs pères fondateurs avaient conclu avec le diable ».
Il faisait référence au récit selon lequel les esclaves haïtiens étaient si désespérés de se débarrasser du joug de leurs colonisateurs barbares et brutaux français qu’ils ont organisé un rituel vaudou – connu sous le nom de cérémonie du Bois Caïman – forces obscures – pour planifier leur insurrection survenue en 1791.
Certains rejettent cette cérémonie « folklorique », la qualifiant de propagande chrétienne anti-vaudou. Reste que cette citation du « Bois Caïman » illustre à quel point Haïti est si singulièrement ravagée par le sort que certains sont même prêts à croire qu’une malédiction explique son cauchemar sans fin.
Le pays a été fondé dans le sang et a continué ainsi pendant une grande partie de son histoire. La colonie française, connue sous le nom de Saint Domingue – cédée à la France par l’Espagne en 1697 – était incroyablement lucrative pour la France. Cependant, les plantations de canne à sucre qui fournissaient principalement sa richesse reposaient sur un grand nombre d’esclaves arrachés – environ 40 000 par an – au continent africain (Afrique de l’ouest, principalement).